sanctuaire

La rentrée de la SFAC

Attention, afin d’attirer un public nombreux, et notamment les étudiants, les séances auront dorénavant lieu le vendredi en fin de journée, de 17h30 à 19h30 (confirmé en octobre et novembre, mais pas en décembre).

18 octobre 2019
Martine Joly (Université Toulouse Jean-Jaurès), et Philippe Barral (Université de Franche-Comté), Nouvelles données sur le sanctuaire antique de La Genetoye à Autun (Saône-et-Loire). Résultats des recherches 2013-2018.

15 novembre 2019
William Van Andringa (EPHE) et Thomas Creissen (Université de Tours), Les Pompéiens et la mort : fouille de la nécropole romaine de Porta Nocera.

14 décembre 2019
Daniel Roger (Musée d’archéologie nationale) et Steve Glisoni (Inrap et Université Paris 1), Archéologie à Gabies : de la collection Borghèse à la campagne de fouille 2019.

Première séance de l’année : samedi 13 janvier, Assemblée générale et conférence de Gabriel Rocque

Samedi 13 janvier 2018, après l’assemblée générale et les hommages à Marie-Christine Hellmann, Gabriel Rocque (Service d’Archéologie Préventive du Département de l’Allier) présentera une communication sur

Un sanctuaire antique monumental en lisière de bas marais à Magny-cours (Nièvre)

Le site de Magny-Cours est situé à 20 km au sud de Nevers (Nièvre). Durant l’époque antique, il était localisé en bordure occidentale du territoire éduen, à proximité de celui des Bituriges. Il s’étend sur une surface d’un peu plus de 2 ha.
Les résultats ont été obtenus grâce à un diagnostic archéologique mis en œuvre par l’INRAP, qui a été suivi d’une opération de fouille préventive menée par le Service d’Archéologie Préventive du Département de l’Allier.
Deux espaces cultuels antiques ont été mis au jour. L’un, au nord, associe un temple à une tourbière ayant livré des ex-voto en bois. Cet ensemble n’a pas été fouillé, il est aujourd’hui constitué en réserve archéologique. Le second, au sud, a fait l’objet d’une fouille intégrale. Un grand nombre de constructions a été mis au jour parmi lesquelles plusieurs bâtiments publics : thermes, latrines, théâtre et fanum. Une quinzaine d’autres édifices complète l’organisation de ce site bordé par une grande voie et desservi par une série de petites venelles. L’occupation de ces deux ensembles s’étend entre le Ier siècle avant notre ère et le IVe siècle de notre ère.
L’intérêt de ce site porte également sur l’étude d’une vaste zone humide composée de plusieurs tourbières et de cours d’eau aux tracés changeants. Ainsi, la restitution du paysage peut-être corrélée à l’histoire du site et aux sanctuaires antiques. Ceux-ci entretiennent d’ailleurs des relations complexes avec cette zone humide et avec l’eau en général, que cette fouille permet d’aborder.

Samedi 14 janvier 2017 : Assemblée générale de la SFAC et conférence sur Labraunda

L’assemblée générale de notre société aura lieu le samedi 14 janvier 2017 à 15h. Elle sera suivie de la conférence d’Olivier Henry sur le site de Labraunda (Carie).

L’expression du pouvoir de Mausole et le site de Labraunda en Carie

« J’avais enfin rencontré l’objet de mes fatigantes recherches : j’étais bien à Labranda. Strabon dit que le temple de Jupiter Stratius, dans ce lieu, était fort ancien. Tout, dans les ruines de celui de Yaïla, annonce une haute antiquité. Il ne ressemble en rien à tous ceux que j’ai vus jusqu’à ce jour. » Le site de Labraunda, décrit ici par Philippe Le Bas dans un courrier publié en 1844, souligne l’attraction qu’a exercée le site sur de nombreux chercheurs européens dès le XIXe s. Mentionné à plusieurs reprises dans les textes anciens, d’Hérodote à Elien, Labraunda ne fut en effet redécouvert qu’à cette période.

Suite aux travaux de Ph. Le Bas, puis d’A. Laumonier au début du XXe s., c’est une équipe suédoise de l’Université d’Uppsala, placée sous la direction d’A. W. Persson, qui entama un ambitieux programme de fouilles à partir de 1948. En quelques décennies les archéologues mirent au jour ce qui reste encore aujourd’hui le plus beau témoin de la culture carienne. Localisé au cœur de la Carie antique dans le sud-ouest de la Turquie moderne, Labraunda est connu pour être le siège d’un des plus grands cultes du sud-ouest de l’Asie Mineure antique, celui de Zeus Labraundos, le Dieu à la double hache.

Sanctuaire rural modeste dès la période archaïque, Labraunda fut l’objet de toutes les attentions des dynastes/satrapes hékatomnides au IVe s. av. J.-C. Sous l’impulsion de Mausole, et de son frère Idrieus, le site fut transformé, agrandi, embelli et doté d’une architecture somptuaire qui en fit un centre de culte pan-Carien. La richesse des vestiges de ce lieu monticole, encore largement protégé de l’expansion urbaine, a été la source d’une abondante bibliographie. Les nombreux bâtiments mis au jour ont permis de lever le voile sur une culture carienne surprenante, expérimentant de nouvelles formes architecturales. Ces dernières révélèrent l’importance des échanges culturels à l’œuvre dans cette région de l’Asie Mineure, à la frontière des mondes grecs, anatoliens et perses. La qualité de ce matériel architectural amena les archéologues du XXe s. à concentrer leurs efforts sur le cœur du temenos et à adopter une approche formelle des bâtiments. Après plus de 65 années de fouille, et bien qu’il n’ait été fouillé qu’en partie, le site est aujourd’hui bien connu. Labraunda ne cesse cependant de soulever des questions qui ne peuvent être abordées qu’à condition de procéder à une double contextualisation des vestiges, contextualisation des bâtiments au sein même du sanctuaire, contextualisation historique de Labraunda dans le développement de la région au IVe s. av. J.-C.

Le but de cette communication sera de présenter le site, particulièrement dans son état hékatomnide, et l’originalité de la culture carienne telle qu’elle nous apparaît à Labraunda. Ensuite, et à la lumière des travaux menés au cours de ces dernières années, nous proposerons de faire un point de nos connaissances et de replacer le site dans l’histoire mouvementée de la Carie à la charnière des périodes classique et hellénistique.

La prochaine conférence aura lieu le 25 février 2017 : Pierre Leriche, « Nouvelles recherches à Termez, Ouzbékistan ».

6 février 2016 : Nouvelles recherches sur le temple d’Apollon à Delphes au IVe siècle

Anne Jacquemin, Université de Strasbourg

Didier Laroche, École Nationale Supérieure d’Architecture de Strasbourg

présenteront une communication sur

Nouvelles recherches sur le temple d’Apollon à Delphes au IVe siècle

La publication par P. Amandry et E. Hansen du temple d’Apollon du IVe siècle à Delphes a renouvelé nos connaissances sur l’un des plus importants monuments de la mantique grecque. La conférence prendra ce livre comme point de départ, mais n’oubliera pas la monographie de F. Courby. Quelques corrections qui feront disparaître quelques anomalies seront présentées : la restitution à leur place des blocs sur lesquels a été gravé « le monument bilingue » permet d’achever le mur du pronaos par une véritable ante ; le déplacement d’une colonne de la colonnade intérieure assure une meilleure organisation des accès ; l’interruption du dallage peut avoir une explication plus satisfaisante. La question de l’ordre intérieur et de sa disparition sera posée, ainsi que celle de l’histoire des réparations et transformations du temple entre l’incendie dû aux Maides et la fin de l’Antiquité : l’intervention de Domitien, le rôle d’Hadrien, celui de Léonticus et l’éventuelle intervention des chrétiens. Ce que Pausanias dit du temple sera également évoqué.Temple d'Apollon

Samedi 14 mars 2015 : Pont-Sainte-Maxence

Véronique BRUNET-GASTON (INRAP, IRAA USR 3155)


Un sanctuaire antique d’exception à Pont-Sainte-Maxence

La fouille du Champs Lahyre à Pont-Sainte-Maxence (Oise) a révélé un vaste sanctuaire monumentalisé au milieu du IIe siècle de notre ère, à proximité de la voie antique Senlis-Beauvais. L’édifice central évoque plus un autel monumental qu’un temple. Compris dans une enceinte de 70 m x 105 m, on entrait par une façade à arcades, de 9,50 m de haut sur 68 m de long ; cette façade, évoquant le theatermotiv propre aux façades de théâtres, est percée d’une série de 13 à 17 arcades, surmontées d’un entablement et –chose exceptionnelle- d’une frise d’attique qui évoquerait plutôt le vocabulaire architectural des arcs triomphaux. Sur cet attique, une dédicace en lettres de bronze devait surmonter l’arche axiale. Celle-ci s’est effondrée quelques décennies après sa construction, sur place. La profusion de décors sculptés (méandres à grecque, rinceaux, animaux, canthares, personnages sur culots d’acanthe), est caractéristique de l’horror vacui. Parmi les blocs mis au jour, figure une remarquable statuaire polychrome, représentant les dieux olympiens, dans un style hellénisant, sans équivalent en Gaule romaine de par ses dimensions et sa qualité technique.

Samedi 7 février 2015 : les fouilles d’Actium

Ismini Trianti (Professeur émérite d’Archéologie Classique. Université de Ioannina, Grèce)

Dès l’époque archaïque, un temple d’Apollon Aktios s’élevait à Aktion, sur le petit promontoire situé à l’embouchure du golfe d’Ambracie. En 1867, le consul de France à Jannina, Charles-François-Noël Champoiseau, découvrit, alors qu’il fouillait le site, la partie est du temple ainsi que deux statues de kouroi, qui furent envoyées en France et sont exposées au Musée du Louvre. La fouille a repris en 2005 et le reste de l’édifice a été dégagé. Il s’agit des vestiges du temple romain,  reconstruit par l’empereur Auguste après sa victoire sur Antoine en 31 av. J.-C. Deux têtes colossales et des fragments de statues ont été mis au jour au fond de la cella. D’après leur emplacement et leurs dimensions, il est clair que ces éléments sculptés appartenaient aux statues de culte du temple.

Paris, Musée du Louvre, Ma688