Egypte

SFAC, 20 janvier 2024

Samedi 20 janvier 2024, nous nous retrouvons à 13h30 en salle Benjamin pour l’Assemblée générale de notre société. Nous vous proposons ensuite une après-midi entière de conférence d’actualités de la recherche en archéologie, qui nous emmènera en Italie, à San Casciano dei Bagni et à Vulci, et en Egypte, à Tebtynis.

Vous pouvez télécharger les résumés des conférences ici.

Pour adhérer à la SFAC, c’est ici : https://www.helloasso.com/associations/societe-francaise-d-archeologie-classique

SFAC, en visio, 11 décembre 2020 : Villages et communautés rurales dans l’oasis de Kharga à l’époque perse et hellénistique 

Vendredi 11 décembre 2020, à 17h30 sur GoToMeeting, nous aurons le plaisir d’entendre la conférence de

Damien Agut-Labordère (CNRS, UMR 7041 ArScAn, Université de Paris-Nanterre), Arnault Gigante (Archéologue – MtArchéo, responsable de fouilles, missions archéologiques de El-Deir et de Douch/’Ayn Manawir, Oasis de Kharga), Thierry Gonon (Archéologue, Responsable adjoint de la mission de Douch-‘Ayn Manâwir en charge de la question des eaux et des données géographiques) et Gaëlle Tallet (Directrice de la mission archéologique d’el-Deir, Oasis de Kharga, Université de Limoges-EA4270 Criham) sur

L’eau, la terre et les hommes. Villages et communautés rurales dans l’oasis de Kharga à l’époque perse et hellénistique 

Temple d’Hibis

Longtemps, les oasis du désert occidental égyptien sont demeurées dans l’ombre. Tandis que l’égyptologie investissait la Haute Égypte et, plus particulièrement, la région thébaine, l’archéologie classique jetait son dévolu sur Alexandrie et la Maréotide. Il fallut attendre les années 1940, avec Ahmed Fakry, et, surtout, les années 1970, avec Serge Sauneron, pour que les archéologues s’intéressent aux cinq oasis du désert libyque. La présente conférence propose un bilan de près d’un quart de siècle de recherches archéologiques françaises dans la plus méridionale des oasis, l’oasis de Kharga. Nous concentrant essentiellement sur les données des périodes perse et hellénistique, nous aborderons la problématique centrale de l’eau ou, plutôt, des eaux oasiennes. C’est en effet ce point qui a focalisé l’attention du monde savant à travers la question des qanats. Mais à Kharga, la gestion de l’irrigation est également documentée de manière tout à fait exceptionnelle par une abondante documentation écrite en démotique mais aussi en grec. L’examen de ces textes nous conduira à mettre en évidence l’importance du rôle que jouent différentes institutions dans l’histoire oasienne : la monarchie mais, surtout, les temples locaux parmi lesquels celui d’Amon d’Hibis. Le fonctionnement de ces institutions religieuses et économiques sera abordé grâce à la confrontation de la documentation textuelle découverte in situ et des données de l’exploration archéologique. Ces sanctuaires villageois, en brique crue, sont des exemples quasiment uniques de temples ruraux égyptiens qui nous sont parvenus à ce jour et des opportunités d’entrer dans la matérialité de la vie d’un petit village oasien dans l’Antiquité.

Conférence SFAC du 11 décembre 2020 – L’eau, la terre et les hommes ven. 11 déc. 2020 17:30 – 20:00 (CET)

Participez à ma réunion depuis votre ordinateur, tablette ou smartphone. https://global.gotomeeting.com/join/348329885

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Samedi 10 décembre 2016 : Recherches actuelles sur un site majeur du Delta à l’époque gréco-romaine : Bouto (Tell el-Fara’in)

Pour notre dernière séance de l’année 2016, samedi 10 décembre, Pascale Ballet (Professeure à l’Université Paris-Ouest Nanterre – La Défense), présentera une communication sur les recherches actuelles sur un site majeur du Delta à l’époque gréco-romaine : Bouto (Tell el-Fara’in).

bouto_sfacCliché Guy Lecuyot

La ville de Bouto (l’actuelle Tell el-Faraʽin), située à l’est de la branche de Rosette, constitue, comme l’ont montré les travaux menés par l’Institut archéologique allemand depuis les années 80, l’un des plus anciens établissements du Delta égyptien appartenant à la culture Maadi-Bouto, qui se déploie durant la première moitié du IVe  millénaire av. J.-C., à laquelle succèdent des occupations prédynastiques et protodynastiques. Centre cultuel de Ouadjet (per ouadjet), déesse cobra tutélaire du nord de l’Égypte, Bouto a laissé peu de vestiges datés des Moyen et Nouvel Empires, mais la ville d’époque saïte, mieux connue sur le plan archéologique, s’inscrit dans le réseau urbain autour de Saïs, la capitale, située à faible distance. Le sanctuaire principal est décrit par Hérodote.

Depuis 2001, en coopération avec l’Institut archéologique allemand (Le Caire), l’Université de Poitiers, puis celle de Paris Ouest Nanterre La Défense, bénéficiant de l’appui du Ministère des Affaires étrangères et européennes, de l’Institut français d’archéologie orientale et du Centre d’études alexandrines a engagé un programme pluridisciplinaire destiné à saisir l’importance de Bouto pour les périodes plus récentes, de la fin de la Basse Époque au début de la période islamique, au moyen de prospections géophysiques, de prospections pédestres systématiques et de sondages. La question des acculturations est au cœur des investigations françaises,  en premier lieu celle de l’hellénisation d’une ville située, certes, en dehors de la chôra alexandrine, mais peu éloignée de la capitale lagide. Si, dans le domaine de l’habitat, les formules architecturales s’inscrivent dans une tradition vernaculaire (maisons à fondations à caissons), le processus d’hellénisation est davantage perceptible dans le mobilier et certaines pratiques ; elle indiquerait la présence d’une population grecque durant le premier siècle lagide.

Un peu plus tard, la construction de bains à la grecque souligne une autre forme d’hellénisation et l’on en suit l’évolution jusqu’aux bains à hypocaustes à l’époque romaine, tandis que des ateliers produisant des céramiques « à vernis noir » sont attestés en deux points du site. À l’époque impériale, la partie septentrionale de la ville accueille un vaste quartier de potiers, recourant aux tubulures pour la cuisson des céramiques, indice probable de transferts technologiques depuis l’Italie et/ou la Gaule, sans exclure une origine orientale, dans la région d’Antioche. Le site de Bouto s’imposant comme un grand centre de productions céramiques, de la période ptolémaïque à l’époque impériale, des analyses physico-chimiques sont actuellement effectuées dans le cadre de l’ANR CeramEgypt (CEAlex/Université de Cologne). Enfin, très récemment, en 2016, sur la partie sommitale du kôm A, la mission a découvert un espace de stockage de céréales d’une certaine ampleur, que l’on pourrait qualifier de thesauros/horreum, un type de bâtiment rarement trouvé en Égypte.

Aux travaux archéologiques, sont associées des enquêtes en cours s’appuyant sur les sources textuelles et géographiques destinées à éclairer la place de Bouto dans le réseau des villes deltaïques. Desservie par le canal Boutique à l’époque romaine, elle figure notamment sur la Table de Peutinger et compte parmi les sièges épiscopaux à l’époque byzantine.

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L’Assemblée générale de la SFAC aura lieu le samedi 14 janvier 2017.

La rentrée de la SFAC, c’est le samedi 10 octobre 2015

Samedi 10 octobre 2015, 15h, INHA (salle Walter Benjamin)

Bérengère REDON et Thomas FAUCHER, présenteront une communication intitulée « L’exploitation des mines d’or de Samut au début de l’époque ptolémaïque. Découvertes récentes de la mission du désert Oriental d’Égypte ».

Créée en 1994, la mission française du désert Oriental (Égypte) a, pendant une vingtaine d’années, exploré les fortins d’époque impériale qui gardaient les routes reliant le Nil à la mer Rouge. En janvier 2013, la mission a débuté une nouvelle étape dans ses recherches en s’intéressant désormais à l’occupation ptolémaïque de la région, dont l’histoire est alors intimement liée à l’exploitation du minerai d’or par les Lagides.

Les travaux ont débuté dans le district de Samut, dont l’occupation va du Nouvel Empire à l’époque omeyyade. Les vestiges les plus imposants datent du début de l’époque ptolémaïque (fin du IVe– IIIe s. av. J.-C.) et se concentrent autour de deux sites principaux : Samut nord, qui abrite le filon principal, et Bir Samut, où est localisé un vaste fortin muni d’un puits. Les deux premières campagnes menées sur les deux sites en 2014 et 2015 ont permis de mettre au jour des vestiges extrêmement bien préservés et plusieurs centaines d’ostraca écrits en grec et en démotique. Ils éclairent à la fois la réalité de l’exploitation de l’or, et en particulier ses aspects les plus techniques, et la vie quotidienne des soldats, des mineurs et des voyageurs de passage au cœur du désert égyptien.

Pour en savoir plus sur leurs travaux : https://desorient.hypotheses.org/

Les conférences de l’automne – hiver

10 octobre 2015

Bérengère REDON, Thomas FAUCHER, « L’exploitation des mines d’or de Samut au début de l’époque ptolémaïque. Découvertes récentes de la mission du désert Oriental d’Égypte ».

14 novembre 2015

Marie-Pierre DAUSSE, Fortifications de Molossie et organisation des territoires épirotes.

12 décembre 2015

Matthieu POUX, Aldo BORLENGHI, « Découverte d’une nouvelle station entre Narbonnaise et Lyonnaise : le site de Panossas en Isère ».

Programme des séances de la SFAC en 2012

Les rencontres ont lieu en salle Walter Benjamin, à l’Institut national d’Histoire de l’Art, Paris (le samedi, à 15h).

Vous trouverez ici le programme des conférences de la SFAC pour l’année 2012.

  • 4 février 2012

Le portique des Incantadas à Thessalonique

Michel Sève, Professeur d’histoire grecque (CRULH, Université de Lorraine), et Patrick Weber, architecte

Le monument dit « portique des Incantadas », originellement construit à Thessalonique, est plus célèbre qu’il n’est connu. Les seules pièces conservées ont été transportées au Louvre en 1865 à l’initiative d’Emmanuel Miller, mais plusieurs dessins anciens, ou exécutés lors de son démontage, permettent d’en étudier la structure plus précisément qu’il n’a été fait jusqu’ici. La parenté avec les éléments d’architecture du forum de Philippes a déjà été relevée : elle peut être précisée et permet d’en préciser la date, si l’on veut bien tenir compte des précautions méthodologiques indispensables. La communication présentera les résultats d’une nouvelle étude, synthétisés par le dessin de restitution réalisé par Patrick Weber pour l’exposition en cours au musée du Louvre.

  • 17 mars 2012

Colloque « La mesure et ses usages dans l’Antiquité. La documentation archéologique »

  • 7 avril 2012

Europos-Doura en Syrie. Découvertes récentes

Pierre Leriche, Directeur de recherche émérite (CNRS UMR 8546 – AOROC, École normale supérieure)
Directeur de la Mission franco-syrienne d’Europos-Doura

Non loin de la frontière irakienne, Europos-Doura marque de sa forte présence le paysage de la steppe syrienne avec ses murailles remarquablement conservées et ses ruines qui dominent l’Euphrate du haut d’une impressionnante falaise.
Découvert par des troupes britanniques au lendemain de la première guerre mondiale et fouillé dès 1922, ce site archéologique s’est révélé être celui d’une fondation séleucide devenue par la suite une petite capitale régionale prospère. Mais, en 256, la ville puissamment renforcée par l’armée romaine s’oppose à une offensive sassanide. Assiégée puis prise malgré une résistance acharnée, elle est totalement dépeuplée et définitivement abandonnée.
Depuis 1920, trois missions archéologiques successives, dont les deux premières dirigées par F. Cumont puis par M. Rostovtzeff, se sont attachées à l’explorer, mettant au jour de nombreux monuments et documents d’époque grecque, parthe ou romaine. Ses peintures murales, dont certaines récemment découvertes, sont particulièrement célèbres et lui ont valu d’être appelée « La Pompéi du désert ». Europos-Doura est ainsi devenu la source majeure de l’histoire du Proche-Orient antique et l’un des sites les plus prestigieux de Syrie.

  • 5 mai 2012

Le territoire et la frontière de Poseidonia

Airton Pollini, Maître de conférences d’histoire de l’Antiquité grecque (Université de Haute Alsace – Mulhouse / UMR 7044, ECA – Étude des civilisations de l’Antiquité de la préhistoire à Byzance)

Le territoire de Poseidonia est l’un des mieux connus du monde grec. Des recherches sur l’espace rural de la cité grecque, qui passe sous l’hégémonie lucanienne à la fin du Ve siècle av. J.-C., ont porté à notre connaissance plusieurs nécropoles et lieux de culte, dont les exemples célèbres de la Tombe du Plongeur et de l’Héraion du Sele. Cet échantillon particulièrement riche d’une cité située aux marges du monde grec permet d’avancer des interprétations, fondées sur des sources solides, à propos de la définition de la frontière de la cité grecque.

  • 23 juin 2012

Sortie de printemps à Genève

La sortie de printemps de la SFAC aura lieu à Genève, avec le concours de Charles Bonnet, membre de l’Institut, et de Lorenz Baumer, Professeur d’archéologie classique à l’université de Genève. Elle sera l’occasion de visiter la crypte archéologique de la Cathédrale et le Musée d’Art et d’Histoire. Le programme complet sera diffusé en temps utile.

  • 10 novembre 2012

Découvertes récentes à Péluse : l’église, les bains et le « téménos de Pélousios » à Tell el-Farama

Charles Bonnet (Genève, Membre de l’Institut)

Jean-Yves Carrez-Maratray (Université d’Angers, Labex RESMED)

La ville de Péluse (de son nom grec « la boueuse ») fut, jusqu’à sa destruction finale par Amaury 1er de Jérusalem en 1169, le port le plus oriental du Delta égyptien, installé au débouché de la branche Pélusiaque. Isolées dans le Nord-Sinaï  par le percement du canal de Suez, à 30 km environ au sud-est de Port-Saïd, ses ruines occupent pour l’essentiel le site actuel de Tell el-Farama. Ce vaste kôm allongé d’ouest en est, qui a conservé en arabe le nom égyptien de la ville, la copte Peremoun, couvre la partie centrale, la plus importante, de l’agglomération antique et médiévale, dominée par l’enceinte urbaine édifiée au Bas-Empire. Au sud-est de cette enceinte, extra-muros, les fouilles du Conseil Suprême des Antiquités d’Égypte ont mis au jour une église monumentale, des bains et divers quartiers d’habitation dont l’étude et la restauration ont été confiées à une équipe associant archéologues égyptiens, suisses et français. La fouille des niveaux sous-jacents aux édifices dégagés qui datent, en leur état le plus ancien, de la fin du IIIe siècle pour les bains et du début du Ve siècle pour l’église, a révélé l’existence de prestigieux bâtiments romains antérieurs. Parmi eux, une villa suburbana du IVe siècle sous l’église et, surtout, en relation avec les bains, un téménos qui associait à un temple sur podium divers aménagements hydrauliques de grande ampleur, dont une sakyiah. Divers indices laissent à penser qu’il s’agit là du sanctuaire de Pélousios, le Bon Génie des eaux local, vénéré depuis l’époque d’Auguste et représenté sur une fresque du mur est de l’Iseum de Pompéi.

  • 8 décembre 2012

Nouvelles découvertes à Satriano

Massimo Osanna, Direttore Scuola di Specializzazione in Beni Archeologici (Università della Basilicata, Matera)

Les toutes dernières recherches menées à Torre di Satriano dans l’intérieur de la Basilicate ont permis de reconnaître les vestiges de deux grandes demeures aristocratiques : une maison à abside de la fin du VIIIe siècle et un « palais » indigène du VIe siècle orné d’une exceptionnelle décoration de terre cuite fabriquée sur place par des artisans grecs de Tarente. Ces découvertes extraordinaires jettent une lumière nouvelle sur l’organisation spatiale et sur l’idéologie des communautés indigènes de l’Italie du sud. Elles permettent de proposer une nouvelle interprétation des découvertes semblables faites plus anciennement sur un autre site de la région, Braida di Vaglio, et de comparer ces ensembles architecturaux originaux à ceux qui caractérisent d’autres cultures périphériques du monde de la polis grecque.

  • 12 janvier 2013

Le théâtre de Baelo Claudia

Hélène Eristov (Archéologies d’Orient et d’Occident – AOROC, UMR 8546, CNRS – ENS, Paris)

Myriam Fincker (Institut de recherche sur l’architecture antique, USR 3155, CNRS – MOM – Université Lumière Lyon 2)

Jean-Charles Moretti (Institut de recherche sur l’architecture antique, USR 3155 – CNRS – MOM – Université Lumière Lyon 2)

Une étude du théâtre de Baelo Claudia, petit municipe de Bétique, est en cours depuis 2009 dans le cadre d’une convention entre l’Institut de recherche sur l’architecture antique, la Casa de Velázquez et l’Université de Séville. Elle a permis de montrer que l’édifice a été mis en chantier au début de la seconde moitié du 1er siècle apr. J.-C., qui fut une période d’intense activité édilitaire dans la ville. Sans doute endommagé par un séisme, le monument fut largement restauré dans les années 80 sans modification majeure de son plan. Son bâtiment de scène présente deux caractéristiques notables : un petit sacellum intégré à son postscaenium et un front de scène rectiligne à cinq portes, type qui est bien représenté en Asie Mineure, mais qui n’a pas connu de diffusion en Occident en dehors de Baelo Claudia. Le bon état de conservation du pulpitum et de l’hyposcaenium a permis la restitution des peintures qui ornaient la frons pulpiti et celle du mécanisme du rideau de scène.