Vendredi 18 octobre 2019

Pour cette première conférence de l’automne, nous aurons le plaisir de vous retrouver le vendredi soir (et non plus le samedi après-midi), à 17h30, salle Walter Benjamin, à l’INHA. Nous accueillons Martine Joly (Université Toulouse Jean-Jaurès) et Philippe Barral (Université Bourgogne – Franche-Comté) :

Nouvelles données sur le sanctuaire antique de La Genetoye à Autun (Saône-et-Loire). Résultats des recherches 2013-2018

Situé à la sortie nord-ouest de la ville d’Autun, hors des remparts de l’antique Augustudunum, le temple dit « de Janus » est un des rares édifices encore en élévation de l’antique capitale des Eduens fondée par Auguste autour du changement d’ère. Cet édifice a bénéficié depuis le XVIIe siècle des travaux des érudits locaux et spécialistes d’architecture antique, mais n’a paradoxalement pas fait l’objet d’investigations archéologiques approfondies. Au début du XXIe siècle, la connaissance de l’édifice et de son environnement immédiat reposait donc sur un dossier vieilli et sur des données très fragmentaires. Dans ce contexte, un Projet collectif de recherche portant sur l’ensemble du complexe cultuel antique dont fait partie le temple de Janus a été mis en place au début des années 2010, avec deux objectifs principaux : d’une part, mieux comprendre la dynamique chronologique, l’organisation et les fonctions de ce quartier péri-urbain de la ville antique ; d’autre part, renouveler la connaissance de l’édifice cultuel principal, en retraçant précisément son évolution, depuis sa fondation jusqu’à nos jours.
Entre 2013 et 2018, un programme de recherche consacré au temple a ainsi été mis en œuvre, associant différentes méthodes d’investigation : prospections géophysiques (magnétique et radar-sol), relevés photogrammétriques associés à une étude architecturale de la cella du temple, sondages et fouilles en aire ouverte. Ces campagnes successives ont permis de renouveler totalement la connaissance de l’un des plus célèbres édifices cultuels antiques de Gaule qui, au même titre que la « Tour de Vésone » à Périgueux ou encore le sanctuaire « du Cigognier » à Avenches, figure dans tous les manuels consacrés à la religion gallo-romaine.

La rentrée de la SFAC

Attention, afin d’attirer un public nombreux, et notamment les étudiants, les séances auront dorénavant lieu le vendredi en fin de journée, de 17h30 à 19h30 (confirmé en octobre et novembre, mais pas en décembre).

18 octobre 2019
Martine Joly (Université Toulouse Jean-Jaurès), et Philippe Barral (Université de Franche-Comté), Nouvelles données sur le sanctuaire antique de La Genetoye à Autun (Saône-et-Loire). Résultats des recherches 2013-2018.

15 novembre 2019
William Van Andringa (EPHE) et Thomas Creissen (Université de Tours), Les Pompéiens et la mort : fouille de la nécropole romaine de Porta Nocera.

14 décembre 2019
Daniel Roger (Musée d’archéologie nationale) et Steve Glisoni (Inrap et Université Paris 1), Archéologie à Gabies : de la collection Borghèse à la campagne de fouille 2019.

Samedi 22 juin, Sortie de notre société à Lyon

Nous commencerons notre journée à Lyon par la visite du musée Lugdunum, sur la colline de Fourvière, où nous pourrons notamment voir l’exposition « Ludique, jouer dans l’Antiquité » (d’après l’exposition originale du musée de Nyon organisée par Véronique Dasen, « Veni, vidi, ludique »).

Nous serons ensuite accueillis sur un chantier du service municipal d’archéologie de Lyon (dir. A. Pariente). Cette première campagne (direction B. Clément, S. Carrara et A. Borlenghi) a pour objectif l’exploration d’un quartier antique implanté au cœur de la colonie romaine de Lugdunum, sur la colline de Fourvière. La parcelle concernée par le projet s’inscrit dans un secteur très riche et dense en vestiges archéologiques. Le clos de la Visitation est situé à proximité du théâtre et de l’odéon à l’est et du sanctuaire impérial du Verbe-Incarné. Cette parcelle borde en outre le decumanus maximus, actuelle rue Roger Radisson, qui conserve encore aujourd’hui les vestiges en élévation de l’aqueduc romain du Gier à son extrémité sud. Les objectifs scientifiques de cette campagne concerneront la reconnaissance de la domus se développant sur la terrasse supérieure et l’exploration d’un édifice public énigmatique sur la terrasse inférieure. La précédente opération préventive avait révélé la présence d’une grande quantité d’armement romain dans sa démolition, évoquant la bataille de Lyon qui se déroula en 197 apr. J.-C. entre les légions d’Albinus et de Septime Sévère. En fonction des opportunités, la visite d’un autre chantier du service municipal d’archéologie ou d’une autre manifestation sera intégrée au programme.

Informations pratiques

Inscription avant le 10 juin auprès de la trésorière de la SFAC, Cécile Colonna : cecile.colonna@gmail.com

Chacun devra procéder à l’achat de ses billets de train pour arriver à Lyon, au lieu de RDV (gare 10h ou musée Lugdunum 10h30). Départ pour le retour prévu à 18h. Un train part de Paris à 7h53, arrivée à Lyon à 10h ; retour possible avec départ à 18h04 à Lyon, arrivée à Paris à 20h07.

Samedi 18 mai 2019 : Eurômos, ville hellénistique et romaine de Carie (Turquie) : nouvelles données, nouvelle histoire

K. Konuk (CNRS Bordeaux, Ausonius), D. Laroche (ENSA Strasbourg), Fr. Prost (Paris 1)


Vue nadirale du temple de Zeus (cliché mission archéologique d’Eurômos)

Depuis 2015, dans le cadre d’une mission turco-française dirigée par Abuzer Kizil, de l’Université de Mugla, et Koray Konuk, du CNRS, le site d’Eurômos en Carie fait l’objet de nouvelles investigations archéologiques. Trois grands chantiers ont été ouverts à ce titre. Le premier concerne l’implantation urbaine du site, sa configuration topographique et sa muraille. Il a pour objectif de comprendre les raisons historiques qui ont conduit les habitants de la région à s’installer dans la plaine de l’Eurômide et organiser cette installation dès la période hellénistique à la grecque, sans renoncer aux particularismes cariens. Le deuxième chantier s’attache à l’étude scientifique du célèbre temple de Zeus Lepsynos, aux portes d’Eurômos, en vue de sa restauration. Par l’inventaire et l’observation rigoureuse de toutes les données matérielles, le but est de renouveler les connaissances sur un des édifices religieux les mieux conservés d’Asie Mineure. Enfin, un troisième chantier a permis de proposer des données renouvelées sur l’agora de la cité, sa chronologie et ses spécificités. Nouvelles données, nouvelles perspectives, nouvelle histoire : ces trois chantiers sont l’occasion de réécrire une page inédite de la Carie aux périodes hellénistique et romaine.

Samedi 13 avril 2019 : Une plaine disputée en Grèce ancienne : regard archéologique sur Éleuthères, Oinoé et le contrôle des frontières attico-béotiennes

Sylvian Fachard (American School of Classical Studies at Athens)

Stratégiquement positionnée entre les massifs du Parnès et du Cithéron, la plaine de Mazi forme un carrefour routier de premier plan entre l’Attique, la Béotie et la Mégaride. Elle constitue, de surcroît, un terroir fertile (céréales et vignobles) bénéficiant d’une pluviométrie supérieure à la moyenne et doté d’abondantes ressources forestières. Ces avantages naturels, qui lui confèrent une grande importance stratégique et économique, firent de la plaine de Mazi un enjeu majeur pour Athènes et les cités de Béotie. Dès l’époque archaïque la plaine est occupée par les bourgades d’Oinoé et d’Éleuthères, toutes deux liées aux premiers conflits frontaliers dont les sources écrites font état pour la région. Aux époques classique et hellénistique, la possession de la plaine fit l’objet de tensions et de conflits répétés, et ce n’est qu’à la période romaine que la situation semble avoir été stabilisée. Mais est-il possible de tracer la signature archéologique de ces conflits et de ces enjeux économiques ? Les frontières et les tensions politiques ont-elles marqué le paysage antique ?

Grâce une prospection archéologique de type intensif de l’ensemble de la plaine de Mazi, la première du genre à être conduite en Attique, il est désormais possible de mieux comprendre l’évolution de l’occupation humaine et les grandes étapes de son exploitation économique. Des données inédites permettent d’aborder le problème de la position des frontières attico-béotiennes sur des bases renouvelées. Par ailleurs, plusieurs indices liés à la distribution de l’habitat et des fortifications rurales suggèrent qu’Athènes et la Béotie utilisèrent Oinoé et Éleuthères pour mettre en place de réelles politiques de contrôle et d’exploitation économique. Ces traits de complexité culturelle ne se trouvent pas ailleurs en Attique et pourraient signaler, pour l’archéologue-prospecteur, la signature archéologique d’un paysage frontalier disputé.

Samedi 16 mars 2019 : Lambèse entre mosaïques et prospections : la redécouverte d’une capitale romaine

Youcef Aibeche (Université Sétif 2/CNRA), Amina-Aïcha Malek (AOROC UMR 8546 CNRS-ENS)

Restitution du site (aquarelle)

Siège de la IIIe légion Auguste et capitale de la Numidie sous les Sévères, la ville de Lambèse, située dans les piedmonts des Aurès, est un site archéologique dont l’intérêt majeur n’est plus à démontrer, et pour lequel le Ministère algérien de la Culture a engagé un programme archéologique, de formation et de mise en valeur dans le cadre d’une coopération internationale entre le CNRA et AOROC (CNRS-ENS). Les recherches conduites sur le terrain ont livré des données d’un intérêt tout à fait unique par la mise au jour de deux maisons, la Maison de Phrixos et Hellé et la Maison de la Tigresse. Ces découvertes complètent et renouvellent nos connaissances des systèmes constructifs, du décor (revêtements des sols et des murs), et de la céramique dans cette région. En particulier, elles apportent des informations sur la chronologie, la production et les savoirs faire locaux qui ouvrent sur une réflexion de grande portée régionale, pouvant même aboutir à une reconfiguration des schémas préétablis dans ces domaines. Notre communication présentera les résultats archéologiques obtenus et exposera la réflexion en cours, qui vise à révéler le tissu urbain de l’ancienne capitale de la Numidie et de son insertion dans son territoire.

Mosaïques de la maison de la Tigresse

Samedi 16 février 2019 : Autour des découvertes du Bourg, à Sainte Colombe (69)

à l’Institut National d’Histoire de l’Art (INHA),

2 rue Vivienne, 75002 PARIS, 

salle Walter Benjamin, rez-de-chaussée

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Benjamin Clément (Archeodunum SAS)

Présentera une communication sur :

Un quartier de Vienne antique figé par les flammes. Autour des découvertes du Bourg, à Sainte Colombe (69)

Dans les faubourgs de la ville antique de Vienne, une fouille préventive s’est déroulée en 2017 sur une parcelle de 7000 m², en préalable à la construction de quatre immeubles de logements. Les investigations ont exhumé un quartier entier de la colonie, installé entre la voie de Narbonnaise et la rive droite du Rhône, où se mêlent domus aux riches mosaïques, espaces publics, appartements locatifs et bâtiments commerciaux. Les vestiges présentent un état de conservation exceptionnel en raison de la destruction de ce secteur par des incendies violents, qui ont eu lieu successivement à la fin du Ier siècle et au début du IIIe siècle apr. J.-C. Cet événement a paradoxalement permis de préserver l’architecture composite des édifices, où la terre et le bois sont omniprésents, mais également de découvrir une grande partie des mobiliers abandonnés sur place lorsque les habitants ont fui la catastrophe.

Mosaïque des Bacchantes

Samedi 19 janvier 2019 : Ainos/Enez

Notre société reprend ses activités le samedi 19 janvier 2019 avec l’assemblée générale à 15h, suivie de la conférence de

Sait BAŞARAN (Directeur de la fouille d’Ainos/Enez, Ministère turc de la Culture), Helmut BRÜCKNER (Professeur à l’Université de Cologne) et Anca DAN (Chargée de recherches, AOROC, CNRS-ENS-PSL) sur Nouvelles recherches historiques et géoarchéologiques à Ainos/Enez (Turquie d’Europe).

Ainos/Enez (Turquie d’Europe)

Le site archéologique d’Ainos (moderne Enez, province d’Edirne), à l’embouchure du fleuve Hébros (moderne Evros/Maritza/Meriç), sur le rivage turc faisant face à la Grèce (Alexandroupolis et l’île de Samothrace) a été occupé continuellement, depuis la préhistoire. De fait, un établissement néolithique (6500 av. J.-C.) a été découvert à Hoca Çeşme (ca. 10 km E de la ville actuelle, à l’intérieur des terres). Mais à Ainos même, les plus anciennes traces archéologiques remontent au Chalcolithique (IVe millénaire av. J.-C.): elles furent trouvées sur la colline principale d’Enez – qui a accueilli l’“acropole” antique d’Ainos et où l’on voit encore aujourd’hui les fortifications médiévales et l’ancienne église Saint Constantin, devenue la mosquée Fatih en 1456.

La fondation de la ville grecque en pays thrace (des Apsinthes), au VIIe siècle av. J.-C., par des Éoliens venus peut-être de l’Asie Mineure, de la Chersonèse et de l’île de Lesbos, a déterminé le destin égéen de la péninsule d’Ainos, véritable tête de pont entre la mer et l’arrière-pays. Le fleuve, navigable par de gros bateaux jusqu’à Adrianopole/Edirne encore au XVIIIe siècle, fut une voie d’accès privilégiée depuis la Méditerranée vers les Balkans et la mer Noire. Athéniens, Perses, Macédoniens, Romains, Byzantins, Génois et Ottomans ont tiré profit de cette position stratégique, tout en exploitant les ressources des eaux (poisson, sel) et des terres (esclaves, cultures de céréales, vigne). Mais ils ont dû faire face à des changements environmentaux complexes, que le travail interdisciplinaire des historiens, archéologues et géoarchéologues permet aujourd’hui de reconstituer en partie.

Nous présenterons un bilan des recherches en cours, en partant des sources littéraires (Anca Dan) et des plus importantes découvertes archéologiques, pour la plupart inédites (Sait Başaran), mises désormais dans une nouvelle perspective géographique (Helmut Brückner, Anna Pint). Sur la base des carottages géomorphologiques et des prospections géophysiques (électriques et magnétiques, réalisées par l’Université de Kiel sous la direction du Prof. W. Rabbel), nous proposons un premier scénario de l’évolution de la côte marine, des lagunes et du delta de l’Hébros/Meriç, avec les zones qui ont pu accueillir des ports et des mouillages maritimes et fluviaux tout au lont de l’histoire. Au final, nous retournerons aux objets et aux textes, pour montrer comment la force de la nature trouve un reflet dans les pratiques cultuelles des hommes, au-delà des cultures.

Des matériaux d’information complémentaires, en anglais et allemand, sont disponibles à l’adresse http://www.transfers.ens.fr/IMG/pdf/abstracts-istanbul.pdf. Cette recherche s’intègre au programme de fouilles menées par l’Université d’Istanbul et le Ministère turc de la Culture, depuis 1971 ; elle est actuellement financée par le programme LEGECARTAS du CNRS http://www.archeo.ens.fr/spip.php?article1685; la collaboration franco-turco-allemande se situe dans la continuité du programme allemand SPP Häfen (dir. Helmut Brückner, Thomas Schmidts): http://www.spp-haefen.de/en/projects/die-thrakische-hafenstadt-ainos.

SFAC : le programme de l’année 2019

19 janvier 2019, Assemblée générale
Anca Dan (AOROC) et Sait Basaran (Université d’Istanbul)
Nouvelles recherches historiques et géoarchéologiques à Ainos/Enez (Turquie d’Europe)

16 février 2019

Benjamin Clément (Archéodunum)
Autour des découvertes du Bourg à Sainte-Colombe (69)
Thomas Le Paon (Université de Tours)
Les thermes centraux de Gerasa : annulée

16 mars 2019
Youcef Aibeche (Université Sétif 2/CNRA) et Amina-Aïcha Malek (AOROC – PSL)
Lambèse entre mosaïques et prospections : la redécouverte d’une capitale romaine

13 avril 2019
Sylvian Fachard (École américaine d’études classiques à Athènes)

Une plaine disputée ? Éleuthères, Oinoé et le contrôle des frontières attico-béotiennes

18 mai 2019
Koray Konuk (CNRS Bordeaux, Ausonius), Didier Laroche (ENSA Strasbourg) et Francis Prost (Paris 1)
La fouille d’Eurômos en Turquie

22 juin 2019
Sortie à Lyon

18 octobre 2019
Martine Joly (Université Toulouse Jean-Jaurès), et Philippe Barral (Université de Franche-Comté), Nouvelles données sur le sanctuaire antique de La Genetoye à Autun (Saône-et-Loire). Résultats des recherches 2013-2018.

15 novembre 2019
William Van Andringa (EPHE), Thomas Creissen (Université de Tours) et Henri Duday (Université de Bordeaux), Pratiques et traditions funéraires des Pompéiens : fouille de la nécropole romaine de Porta Nocera.

14 décembre 2019
Daniel Roger (Musée d’archéologie nationale) et Steve Glisoni (Inrap et Université Paris 1), Archéologie à Gabies : de la collection Borghèse à la campagne de fouille 2019.

ANNULATION DE LA Dernière séance de l’année 2018 : samedi 15 décembre

Nous sommes contraints d’annuler notre prochaine séance de la SFAC, ce samedi 15 décembre.
En effet, nous n’avons pas l’assurance que l’Institut National d’Histoire de l’Art sera ouvert samedi et, dans cette incertitude, nous ne voulons pas vous engager à prévoir un déplacement qui s’avérerait inutile. Si même la séance pouvait avoir lieu, ce qui est loin d’être sûr, nous comprenons aussi que beaucoup d’entre vous hésiteraient à s’engager dans le centre de Paris (chose bien compréhensible en période de manifestations), ce qui rendrait notre conférence, réduite à quelques rares auditeurs, bien désagréable pour tous.
Nous nous réjouissions d’entendre notre collègue Philippe Jockey, et nous nous excusons auprès de lui, tout en l’assurant que nous lui donnerons dès que possible l’occasion de venir vous parler de Delphes.

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Le samedi 15 décembre 2018 à 15h (salle Walter Benjamin, INHA), Philippe JOCKEY (Université Paris Nanterre / UMR ArScAn) présentera une communication intitulée

Le décor sculpté de la tholos de Delphes, de l’éclatement matériel à la recomposition numérique 3D : méthodes et premiers résultats

La Tholos de Delphes, célèbre dans l’Antiquité pour son architecture audacieuse, ne l’était pas moins pour son décor sculpté. Les quatre-vingts métopes des ordres intérieur et extérieur du monument et leurs figures taillées en très haut relief ont retenu l’attention des chercheurs depuis plus d’un siècle, conduisant aux rapprochements spectaculaires et recollages matériels opérés par Jean Marcadé au sein des centaines de fragments dispersés et anonymes, sans jamais cependant parvenir à leur publication d’ensemble. Les progrès de la modélisation 3D, ces toutes dernières années, ouvrent la voie à une recomposition d’ensemble des deux frises sculptées, prélude à leur publication en ligne, fondée sur les rapprochements autorisés par l’outil numérique entre fragments delphiens et grandes compositions d’ensemble antiques, convoqués au titre de parallèles. On présente ici les enjeux, la méthode suivie et les premiers résultats de ces approches inédites.